Comment les carrosseries multimarques envisagent-elles l’avenir? (1)

Partie 1: Duralibité


Quelle est leur position sur les organisations en réseau, la durabilité changera-t-elle la donne et comment les systèmes de conduite électrique et d’assistance à la conduite bousculeront-ils le secteur?

Après respectivement 25 et 45 ans d’expérience, ABS et Acoat Selected font le point sur la réparation multimarque. Quelle est la fonction des réseaux de réparateurs agréés, aujourd’hui et à l’avenir? Partis en quête des tendances et des défis et ayant regroupé les visions de divers experts du secteur, ils ont ainsi dressé un tableau saisissant des possibilités et des enjeux auxquels sont confrontés les ateliers de carrosserie multimarques. En particulier, l’impact de l’écologie, de la numérisation, du regroupement et de la technologie tire les ficelles du marché de la réparation de carrosserie. Mais qu’est-ce que ça signifie concrètement? Peut-on s’autoriser à être optimiste et à quel point est-il important de faire partie d’un réseau solide?

“Auparavant, nous choisissions ABS pour le sentiment de groupe. Aujourd’hui, nous le choisissons pour la valeur ajoutée apportée à notre entreprise.”
Philippe Eeckhout, gérant de la Carrosserie Eeckhout

Pourquoi mener cette étude?
L’avenir des réparateurs multimarques – des carrossiers qui réparent TOUTES les marques – a subi de maintes attaques par le passé. Mais qu’en est-il aujourd’hui? Stijn Davignon, Business Manager ABS explique pourquoi ils ont demandé cette étude: “ABS regroupe plus de 60 carrossiers multi-marques de qualité en Belgique. Nous défendons leurs intérêts auprès des grands acheteurs et promouvons l’image de nos adhérents. Nous observons beaucoup de changements et nous voulions les cartographier.” Jeroen Vande Velde, Manager Acoat Selected, ajoute: “Toutes les entreprises ABS sont aussi membres d’Acoat Seleted. Nous proposons aux réparateurs des conseils et des formations en management et organisation d’entreprise. Notre hypothèse, c’est que l’évolution actuelle du marché peut être bénéfique pour nos réparateurs, à condition de poser des choix stratégiques. Cependant, le chemin est semé d’embuches. Dans notre secteur, par exemple, il est difficile de fidéliser la clientèle. On sait aussi que les réparateurs multi-marques sont souvent très discrets et donc peut-être sous-estimés. Nous avons donc voulu savoir comment différents experts, présents jour après jour sur le marché, envisagent l’avenir et comment ils souhaitent relever les défis.”

“Je suis convaincu que la durabilité deviendra un critère distinctif que non seulement les conducteurs, mais aussi les propriétaires de flotte, les sociétés de leasing et les compagnies d’assurance prendront en compte.”
Wout Van Den Abbeele, directeur du Bureau d’expertise Vonck et Eco Repair Score

Augmentation des voitures électriques sous contrat de leasing
En parallèle, la conduite électrique influence, elle aussi, le marché de la réparation. En effet, les automobilistes sont de plus en plus nombreux à privilégier un leasing à l’achat d’un véhicule électrique. Cette tendance se confirme à la Carrosserie Eeckhout, où les voitures électriques représentent déjà une part non négligeable des véhicules réparés, à l’instar de la Carrosserie Beyls. “Nous soupçonnons que les particuliers préfèreront de plus en plus le leasing pour leur voiture électrique” explique Frederik Beyls. “En effet, ceux qui veulent une voiture électrique voient à quelle vitesse la technologie évolue et estiment qu’il est plus sûr de louer. Pour nous, réparateurs, ça signifie un plus grand rôle des réparateurs agréés. Après tout, les sociétés de leasing veulent un point de contact central où, de préférence, elles peuvent faire réparer des véhicules de marques différentes.” “C’est dans l’intérêt des réseaux et, surtout, du réseau ABS qui compte déjà de nombreux réparateurs agréés pour les véhicules électriques”, anticipe Philippe Eeckhout de la carrosserie éponyme voit plus loin. “En fait, nous devons nous demander si nous serons encore propriétaires d’un véhicule à l’avenir. N’allons-nous pas simplement opter pour un système de location, de partage ou d’abonnement? Et qui dit que nous réparerons encore des voitures dans un futur lointain? Ne nous contenterons-nous pas de les remplacer? En tant que groupe, nous devons surveiller ces tendances et les anticiper en temps utile.”

Mr. Xavier Bellens et Mme Sophie Leyn, gérants de la Carrosserie Leyn.

Revalorisation de la profession
Wout Van Den Abbeele pense que ce savoir-faire deviendra plus attrayant: “D’une part, il y a la rentabilité du savoir-faire: quelqu’un qui répare travaille de manière plus rentable que quelqu’un qui remplace, c’est important. D’autre part, un artisan qui peut réparer quelque chose travaille de manière plus durable et nuit moins à l’environnement. C’est ce que les consommateurs recherchent, mais ce sont avant tout les décideurs politiques qui s’engagent en faveur de la mobilité durable et de la circularité. À l’heure actuelle, 98% d’un véhicule en fin de vie est recyclé. L’initiative mondiale ‘Circular Cars’ prend une telle ampleur qu’on envisage la manière dont un véhicule doit être construit dès la phase de conception afin de maximiser son recyclage par la suite.” Selon les mots de Xavier Bellens de la Carrosserie Leyn, “Le savoir-faire artisanal rencontre la technologie.” “Pour effectuer une réparation, vous avez besoin des deux. Nos employés doivent combiner la connaissance des innovations technologiques avec des compétences artisanales et même des compétences linguistiques. Par exemple, ils doivent suivre la formation Tesla en anglais, ce qui n’est pas facile avec tout le jargon technique. Nous suivons d’ailleurs cette formation avec Google Translate à portée de main.”

“La réparation est toujours la solution la plus économique, mais il faut trouver des personnes qualifiées.”
Philippe Eeckhout, gérant de la Carrosserie Eeckhout

Mr. Philippe Eeckhout, gérant de la Carrosserie Eeckhout.

L’écologie devient un critère de distinction

Tous les experts interrogés s’accordent à dire que l’écologie et la circularité sont d’une importance capitale. Ils misent donc tout sur elles. Les énergies renouvelables, la purification de l’eau et l’utilisation parcimonieuse des matériaux font désormais partie du quotidien des réparateurs interrogés. Ils utilisent notamment des produits Sikkens à base d’eau ou dotés de la technologie UV, qui sèchent plus rapidement et uniquement avec la lumière UV. Et ce n’est pas tout. Acoat Selected apporte une assistance pour les dispositifs opérationnels et est au cœur de l’approche de la “réparation en un jour”, qui exploite les technologies disponibles pour réparer les dommages mineurs de la manière la plus économique possible. Il va sans dire que les produits de peinture intègrent également les principes d’écologie et de durabilité. Avec People, Planet, Paint, AkzoNobel est l’un des premiers à envoyer un signal fort à ses utilisateurs. La planète, les êtres humains et la peinture sont inextricablement liés: moins de déchets, moins d’émissions, des solutions plus durables, tel est l’objectif de la marque. Avec la campagne Re think ils vont même au delà.

www.sikkensvr.com/rethink

www.youtube.com/sikkens-autowave

L’artisanat comme moteur de l’économie circulaire “Économique signifie aussi écologique”, déclare Wout Van Den Abbeele, qui, avec VITO, a été à l’avant-garde de l’Eco Repair Score®. “La bonne nouvelle », poursuit-il, « c’est qu’Eco Repair Score® confirme que les réparations écologiques et économiques vont de pair.” “Pendant trop longtemps, les dommages n’ont été estimés que d›un point de vue financier. À présent, il existe donc une mesure quantitative de l’impact environnemental. Je suis convaincu que la durabilité deviendra un critère distinctif que non seulement les conducteurs, mais aussi les propriétaires de flotte, les sociétés de leasing et les compagnies d’assurance prendront en compte.” Philippe Eeckhout confirme que la réparation est toujours la solution la plus économique, mais qu’il faut trouver des personnes qualifiées: “Le métier de tôlier est une profession en voie de disparition, un métier que l’on ne trouve que dans les ateliers de réparation multimarques. Nous, nous employons encore des personnes qui ont les compétences nécessaires. Et c’est précisément pour ça que nos clients nous choisissent. Pour le client aussi, il vaut mieux réparer une porte plutôt que la réparer. Ça lui coûtera 300 à 400 € de moins. Un concessionnaire sera plus enclin à la remplacer, tout simplement parce que ce type de réparations ne s’intègre pas dans l’approche d’un réparateur lié à une marque.” “Les carrosseries multimarques ne sont pas liées par les listes tarifaires des marques et des importateurs. Elles sont libres de choisir la manière dont elles effectuent une réparation et peuvent donc s’organiser de manière très efficace et très rentable”, renchérit Wout Van Den Abbeele.

“Aujourd’hui, 98 % d’un véhicule en fin de vie est recyclé. Febelauto s’occupe du démontage et du recyclage, mais la réutilisation de toutes ces pièces n’est pas encore assez facilitée. Si nous voulons vraiment instaurer une économie circulaire, ces pièces détachées devraient être reprises dans un catalogue en ligne. Le gouvernement devrait imposer la réutilisation des composants par voie législative, comme c’est déjà le cas en France.” Wout Van Den Abbeele, directeur du Bureau d’expertise Vonck et Eco Repair Score

Mr. Wout Van Den Abbeele, directeur du Bureau d’expertise Vonck et Eco Repair Score

Le réseau ABS et Acoat Selected font plus que jamais la différence
Certificats, accréditations, formation, obligations légales, équipement, accès à l’information… Ce ne sont là qu’une fraction des facteurs qui creusent l’écart entre les réparateurs multimarques. Alors que le nombre de sinistres, ainsi que leur montant, diminuent, les regroupements et les consolidations se multiplient. “Ils sont principalement de nature financière, mais ce n’est pas le cas chez ABS”, explique Xavier Bellens. “Être ‘visible’ pour les acheteurs professionnels est l’un des plus gros problèmes pour un atelier de carrosserie indépendant. ABS nous apporte cette visibilité. Notre présence dans le réseau nous permet de nous concentrer sur la qualité de la réparation et du service.” Frederik Beyls souligne, lui aussi, l’importance du réseau ABS. “Nous restons des entreprises indépendantes. Nous suivons notre propre chemin. Notre motivation est en partie alimentée par cette indépendance. Nous voulons surpasser nos concurrents. Et c’est là toute la force d’ABS. L’individualité de chaque carrosserie nous donne de la liberté d’une part et rend le réseau ABS plus fort d’autre part. La coopération au sein d’ABS n’est pas imposée, mais est ascendante. C’est une grande partie de notre force et le marché le confirme. Nous sommes considérés comme le réseau dont les entreprises sont les mieux positionnées. À la pêche, c’est généralement l’étang d’ABS qu’on choisit. Les gens savent qu’ils peuvent y trouver les meilleurs carrossiers.”

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